mercredi 11 février 2009

L'histoire de nos rayons


Tout le monde le sait, la disposition des articles en supermarché est stratégique. Pour qui ? Pour la grande distribution bien sur !

Combien gagne-t-elle pour le placement d'un produit ? Quelles sont les mesures qui ont été prises par l'État pour palier à cette entente commerciale entre la grande distribution et les fournisseurs ?
Enfin, comment le commerce de proximité y a survécu?



Partons des années 1990

En 1996, une loi est mise en application, il s'agit de la loi Galland par le gouvernement d'Alain Juppé. Olivier Bouda-Olga, maître de conférences à la faculté de sciences économiques de Poitiers, en rappelle le but :

"L'objectif affiché de la loi était d'encadrer un peu la fixation des prix dans la grande distribution, pour éviter une concurrence trop féroce, des baisses de prix trop fortes et donc de préserver un peu le petit commerce, compte-tenu du développement de la grande distribution."

Cette loi a imposé à tous les fournisseurs de proposer un prix unique (pour un même produit) à tout les distributeurs. L'objectif principal de cette loi est donc de rendre impossible toute négociation tarifaire entre eux.

En réponse à cette réforme, les distributeurs et les fournisseurs mettent en place un nouveau système de négociation après transaction connu sous le terme de marges arrière ( sans pour autant avoir le droit d'augmenter le prix d'achat, en principe...).

Pour réduire l'activité, cette mesure est modifiée en 2006 par la loi Dutreil, renommant ces rémunérations en "autres avantages financiers", bien que le terme marge arrière soit resté dans le langage courant. Elle permet progressivement sur deux ans d'en tenir compte pour le calcul du seuil de revente à perte.

Enfin en 2008, la loi Chatel re(re)amende le secteur de la grande distribution dans un contexte de relance de la concurrence. Les deux points importants concernant notre article sur cette loi sont :

  • La négociabilité des prix entre les acteurs est relancée. En effet, auparavant les producteurs devaient fixer un tarif unique pour leurs marchandises qui s'appliquait dans les mêmes conditions à tous les distributeurs. Désormais, la loi leur permet de proposer un tarif différencié, sans justification, aux distributeurs.
  • Les autres avantages financiers, souvent appelés marges arrières, sont désormais totalement pris en compte pour le calcul du seuil de revente à perte. Ils devaient auparavant subsister au moins 15% de marges ne pouvant être intégrées dans le seuil de revente à perte. Cette mesure impacte directement le Prix de Vente Consommateur (PVC)



Dans la bataille de communication que se livrent actuellement les différents lobbies, chacun joue les victimes.

Les fournisseurs dénoncent un "racket" des enseignes de la grande distribution, qui seraient en position de force pour imposer leurs tarifs, et rendraient globalement peu de services en contrepartie.

Les distributeurs, notamment le très bavard Leclerc, crient haut et fort que ce système de tarifs fixes les oblige à proposer des services aux fournisseurs pour vendre moins cher en rayon.

Par la loi Chatel, L'Etat a voulu relancer le pouvoir d'achat des consomateurs en remettant en cause 12 ans de protection des petits commerçants. et finalement c'est les consommateurs qui en payent l'addition!

Des liens utiles :

- Un premier lien expliquant d'une manière technique est intéressant à lire : Le coté technique de l'article c'est par ici !

- Un second lien pour se détendre un peu après la lecture du premier lien : UN PTT amusant

Remerciement au site pour ces informations :
www.rue89.com

Aucun commentaire: