samedi 28 février 2009

Parapharmacie en grande surface, suite et fin

La suite de la collaboration RetailCore/Philapharm, merci encore à David de nous avoir éclairés sur ce sujet.


Le grand désir de la grande distribution

La grande distribution a pour vocation de distribuer le maximum de produits à un prix compétitif. Ainsi, elle essaie de briser les situations de monopole (essence en 1979, parfumerie en 1983, or en 1986, parapharmacie en 1988, stations service sur autoroute en 1988) pour un résultat mitigé.
Seulement un important monopole lui résiste encore, je veux parler de celui des pharmacies d’officines.
Avec un chiffre d’affaire moyen de 1,2 millions d’euros par officine, ce dernier monopole attire les convoitises d’autant plus qu’il a été totalement ou partiellement brisé dans d’autres pays européens et que la commission européenne exhorte la France à faire de même.
Mais, selon les pharmaciens, le système de santé français, qui est un modèle pour de nombreux pays, ne peut pas perdre un de ses piliers. Après 6 ans d’études supérieures et un diplôme de docteur en pharmacie en poche, ils sont les seuls professionnels de santé libéraux accessibles gratuitement sans rendez-vous et 7j/7 24h/24 (gardes) pour des conseils allant du petit « bobo » aux importants soucis de santé tels que les cancers. Ils assurent la délivrance des médicaments assortie de conseils en rapport avec la pathologie du patient. Ils sont les seuls commerçants à posséder depuis toujours le refus de vente.
Pensez que chaque jour près de 3 millions de patients entrent dans une des 23865 officines françaises harmonieusement réparties sur tout le territoire (une pharmacie à moins de 5 minutes de chaque habitation environ). Elles emploient plus de 106 000 personnes dont près de 55 000 pharmaciens. A titre de comparaison en 2007, la grande distribution comptait 11 250 points de vente dont seuls 1526 hypermarchés concentrés dans les zones commerciales et difficilement accessibles sans un moyen de locomotion.
Les pouvoirs publics ont pris en considération les inquiétudes de la profession qui va tenter de résister aux offensives en diversifiant ses missions auprès des malades.
Des amendements à loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), débattue en ce moment à l’assemblée nationale, ont d’ailleurs été déposés en ce sens. Ainsi, les pharmaciens proposent l’idée d’un pharmacien traitant, la possibilité d’apporter les soins de premier secours, de délivrer des médicaments sur simple appel des urgences, et une meilleure prise en compte de leurs rôles dans le circuit de santé.
Le mot de la fin : Il ne faut pas voir dans mes propos des reproches à l’égard des distributeurs, il n’y a pas « les bons » d’un côté et « les méchants » de l’autre. Il y a simplement des deux côtés des professionnels inquiets pour leur avenir. Les uns voient leur parts de marché rognées par les hard-discounters (quoi de plus naturel que d’essayer de diversifier ses ventes !) et les autres voient l’avenir de leur profession séculaire en péril.


autres articles sur la parapharmacie:


Et n'oubliez pas, Pharma is Business, votre blog sur l'industrie pharmaceutique!

vendredi 27 février 2009

Leader Price victime d’usurpation ?

Selon le site LSA, un site web marchand récemment créé, Leader Price Media, utiliserait illégalement la marque du distributeur à bas prix Leader Price. En effectuant quelques recherches sur le propriétaire du nom de domaine, il s’agirait d’un entrepreneur des Bouches-du Rhône. Le numéro de téléphone associé à cette personne n’est plus attribué par France Telecom. Nous sommes donc en droit de nous poser des questions quant à la légalité de ce site internet.
Par soucis de prudence, je tiens à rappeler qu’il s’agit d’une information à prendre avec des pincettes mais il est vrai que tout ceci parait suspect.

Comme vous pouvez le voir sur les logos, ils se ressemblent énormément mais la copie reste grossière.

De plus, selon LSA, Leader Price dément tout lien avec ce site web marchand et mènerait une enquête afin de comprendre cette situation et de voir s’il ya bien usurpation de marque.
En tout cas, le site marchand Leader Price Media a réussi ses objectifs qui étaient d’être confondu avec le logo du vrai magasin Leader Price, créant ainsi un sentiment d’appartenance à la marque de distributeur.


J'essayerais en cours des jours et semaines à venir de vous tenir informer de cette affaire

lundi 23 février 2009

Une attaque à peine masquée…


Cette semaine dans la presse quotidienne française, une publicité des Mousquetaires d’INTERMARCHE intitulée « Ca suffit ! » occupe une page entière. Cette pub dénonce entre autres les astuces de certains des concurrents de ce groupe de grande distribution, qui, dans l’objectif de gagner la course des prix bas, n’hésite pas à diminuer les prix juste le temps de l’enquête comparative.


Principal concurrent visé : la chaîne de distribution E.LECLERC et son site Internet http://quiestlemoinscher.com qui compare les prix entre grandes surfaces (cf. article sur ce site du 25 décembre 2008).


Il faut donc une fois de plus que le consommateur fasse lui-même sa propre opinion sans se fier à cette accumulation de publicités mensongères.

samedi 21 février 2009

Poisson inequitable

Le cauchemar de Dakar
La demande de poisson n'a jamais été aussi forte. Et pourtant les pêcheurs sénégalais n'arrivent plus à faire vivre leur famille et sont contraints à l'exil. Doan Bui a enquêté dans les villages de la Grande Côte et démonte la logique perverse d'une mondialisation qui appauvrit les pauvres
Kiné regarde la mer, blanche d'écume. Avec son sable si fin, ses palmiers, ses pirogues alignées, la plage de Thiaroye, à une dizaine de kilomètres au nord de Dakar, a des allures de carte postale. Mais ici, pas de touristes. La mer est trop dangereuse, la baignade interdite. Sur la Grande Côte, la seule richesse, c'est le poisson que rapportent les pêcheurs. Mais du poisson, il y en a de moins en moins. Les grands chalutiers venus de France, d'Espagne, de Chine ou de Russie aggravent la pénurie. Et le produit de la pêche locale, sitôt attrapé, file dans des gros bateaux frigorifiques vers les pays riches. Kine Mbao, fille et épouse de pêcheur, comme toutes les femmes d'ici, regarde la mer immense et pense à tout ce qu'elle lui doit. Le meilleur et le pire. L'océan était une promesse. Depuis la nuit des temps, il faisait vivre des familles entières. Pour les jeunes, il est devenu le chemin de l'exil. Et souvent de la mort. Ces dernières années, des centaines d'hommes du village et des environs ont embarqué sur les pirogues, rêvant d'une vie meilleure. Kine désigne un point imaginaire sur l'horizon : les îles Canaries, l'Espagne. «C'est là qu'ils ont tous voulu aller. Beaucoup n'y sont jamais arrivés. Ils sont au fond de l'océan.»
Thiaroye ou le cauchemar de Dakar. Le soir, les femmes se retrouvent. Assises en rond, comme le choeur des tragédies grecques, elles racontent ce que la mer leur a pris. «Vous voyez, chacune d'entre nous a perdu quelqu'un dans ces pirogues. Un frère, un mari, des fils», dit Kine Mbao. Absa avait deux garçons. Ils n'ont plus donné signe de vie depuis ce jour de l'été 2006 où ils ont mis le cap sur l'Espagne. «Je suis allée voir une dizaine de marabouts; ils me disent de garder espoir», chuchote la jeune femme. Ndeye, qui berce son bébé, raconte, elle, que quatre de ses frères ont disparu. Un cinquième en a réchappé. Depuis, il ne parle plus et reste prostré. «Il était parti avec son meilleur ami, dit Ndeye. Lami est tombé malade, il est mort pendant la traversée et ils ont jeté le corps dans l'océan. Le bateau a ensuite été arrêté par les Espagnols et il est revenu ici.» Kine Mbao, elle, a perdu son neveu. «C'était comme mon fils. Je vis avec ma soeur et sa famille, on est quinze à la maison, le garçon était notre seul soutien. Il ne nous a rien dit. Il a attendu d'être sur le bateau pour nous appeler de son téléphone portable, pour qu'on ne l'empêche pas de partir. C'était il y a deux ans. C'est la dernière fois qu'on a entendu sa voix. Depuis, on a dû vendre la pirogue, car personne ne va plus pêcher. On est tombé dans la misère. Aujourd'hui, je n'avais même pas d'argent pour acheter un cageot de poisson à transformer.»

Transformer le poisson ? A Thiaroye, la règle du marché est simple. Les femmes ramassent le menu fretin (sardinelles et autres petits poissons et les rebuts). Bref, tout ce dont ne veulent pas les consommateurs des pays riches. Car les belles prises sont destinées à l'exportation. Les Coréens et les Japonais adorent les poulpes. Les Européens, plutôt les espadons et les thons. Ou bien les soles, qui partent dans les usines de transformation de Dakar, puis sont envoyées par bateau à Anvers, au Havre ou à Marseille, et jusque dans les supermarchés ou chez Picard. «Filet de sole tropicale, origine Sénégal, 14 euros le kilo, chair très maigre en lipides, idéal pour la cuisson». Les femmes de Thiaroye, comme celles des autres villages de pêcheurs de la côte, récupèrent les têtes, les arêtes, les tripes, la pulpe. Aide alimentaire ? Non, dans le cauchemar de la mondialisation rien ne se perd. Les déchets ne sont pas gratuits : Kine et ses amies doivent débourser 1 500 francs CFA (2 euros) par cageot. Elles apportent la récolte au village, dans des «unités de transformation artisanale». A Thiaroye, l'unité en question, ce sont plusieurs étals de bois alignés sur la plage. Là, les «transformatrices» recyclent ce que nous refusons de manger, encerclées par un tourbillon de mouches. La pulpe sert à aromatiser le thieboudienne, le plat national sénégalais. Les têtes ou les sardines sont braisées et séchées pour être vendues sur tous les marchés africains. Le produit du cageot acheté 2 euros peut en rapporter 3. Un euro de bénéfice.
Kine Mbao gagne péniblement 70 euros par mois, l'équivalent de trois sacs de riz. Elle ne touche plus qu'occasionnellement aux produits qu'elle transforme. Pour Kine, la fille de pêcheur, le poisson est devenu un luxe. Mais elle se souvient du temps jadis, de la noria de pirogues qui revenaient remplies à ras bord - «On n'avait jamais de problème pour se nourrir» -, des cris des enfants accueillant leurs pères, des femmes qui se mettaient aussitôt au travail. Aujourd'hui, sur la plage de Thiaroye, il n'y a que des chèvres qui déambulent au milieu des détritus et des sacs plastiques.

«Les pêcheurs doivent aller toujours plus loin pour trouver le poisson, et avec le prix de l'essence, on ne peut plus vivre. C'est pour cela qu'ils ont tous voulu partir.» Ces derniers temps, il est même devenu difficile de trouver des pirogues. Elles valent de l'or... pour les «entrepreneurs» qui se sont lancés dans le business de l'émigration clandestine. Les passeurs, eux, n'embarquent jamais; ils se contentent d'acheter le matériel et de trouver un capitaine de pirogue, lui aussi candidat à l'émigration. Sur les grosses barcasses en bois, on entasse les hommes comme du bétail. «Un passage, c'est 500 000 francs CFA [760 euros], au moins, par personne», dit Kine Mbao. Cinq à dix fois le revenu moyen. Alors, à Thiaroye, on charge à bloc les barques de clandestins. 360 hommes agglutinés.
Et souvent pas assez de provisions pour la longue traversée de dix jours.


Kine Mbao n'est jamais allée à Gorée. En face de Dakar, la petite île, avec son musée du souvenir, est devenu un lieu de mémoire africaine, rappelant la période de la traite des esclaves et du commerce triangulaire. Aujourd'hui, c'est une autre forme d'exploitation qu'induit la mondialisation. Dans le port de Dakar entrent des navires chargés de riz thaïlandais ou d'oignons venus des Pays-Bas : le Sénégal dépend des importations pour les denrées de base, alors qu'il pourrait les produire lui-même. Au même moment, les bateaux de pêche expédient la principale ressource du Sénégal (le poisson) à l'étranger. Les thons, à peine pêchés, sont remisés dans les chambres froides, traités, coupés, puis expédiés vers les pays riches. Voire envoyés par avion pour être le soir à Rungis. Dans le même temps, les petits pêcheurs locaux, ruinés, transforment leurs instruments de travail en barques de la mort où s'entassent les futurs clandestins, qui se retrouveront – s'ils en réchappent - dans les plantations de tomates d'Espagne ou les arrière-cuisines des restaurants français.

Kiné Mbao n'est jamais allée à Bruxelles non plus : c'est pourtant là, dans les bureaux de l'Union européenne, que se joue son sort. «L'Europe a de moins en moins de poissons dans ses mers, elle a instauré des quotas, mais elle ne sait pas quoi faire avec ses pêcheurs. Alors, elle a exporté son problème en Afrique», explique Steve Trent, de l'Environmental Justice Foundation. «C'est du pillage des ressources, comme au temps des colonies», s'indigne Moussa Faye, responsable au Sénégal d'Action Aid. En août dernier, cette ONG a publié un rapport accablant sur les accords de pêche entre l'Europe et le Sénégal. Ceux-ci permettent aux bateaux européens de venir pêcher dans les eaux sénégalaises contre paiement d'une licence. Les conséquences sont désastreuses. Depuis vingt-cinq ans, les ressources halieutiques du Sénégal ont diminué de trois quarts. Certaines espèces, les plus recherchées à l'exportation, comme le poulpe, sont en voie d'extinction. Les bateaux usines sont en concurrence frontale avec les petits pêcheurs locaux. «Il y a des bateaux ramasseurs qui viennent racheter les prises des pirogues. Quelquefois, ils prennent même des pêcheurs à bord», dit Seynabou Mboye, femme de pêcheur, devenue une militante acharnée du syndicat Fenagie Pêche. «Sans compter les bateaux usines qui pêchent dans les eaux sénégalaises et vont débarquer le poisson aux Canaries», déplore Béatrice Gorez, de l'ONG Cape, qui suit la question des accords de pêche à Bruxelles. Evidemment, à la Commission européenne, on récuse les accusations des ONG. «Nos accords sont parfaitement transparents. Ce qui n'est pas le cas de ce qui se passe avec la Chine, la Russie ou la Corée», dit Douglas Brown, l'un des responsables du dossier pêche de la Commission.
En 2006, pourtant, le Sénégal a refusé de reconduire ses accords avec l'Europe, afin de reconstituer son stock de poisson. Mais la situation ne s'est pas réellement améliorée. Le gouvernement a besoin d'argent et accorde encore des licences. Surtout, il existe une façon très simple de contourner l'interdiction de pêcher : il suffit de créer un joint-venture avec une société du cru et le bateau peut battre pavillon sénégalais. Dans le port de Dakar, on croise ainsi des chalutiers français, espagnols, italiens, ou chinois «sénégalisés». Idem pour les usines. Voilà, par exemple, Sopasen, une société franco-sénégalaise qui compte le footballeur Patrick Vieira parmi ses actionnaires. Sopasen a ses propres bateaux, mais son usine achète en plus du poisson aux pêcheurs des pirogues. C'est d'ici, entre autres, que viennent les têtes et autres détritus qu'on transforme à Thiaroye.
Dans l'usine de Sopasen, parfaitement aseptisée, c'est une autre ambiance que dans l'atelier de Kine Mbao. Les ouvrières travaillent en blouses, avec des charlottes sur la tête, il y a un laboratoire de contrôle, des congélateurs grands comme des cathédrales. «Nous, au moins, on fait travailler des ouvriers et des marins sénégalais, se défend Jean-Yves Mounier, ce n'est pas le cas de tout le monde.» Il jette un regard en coin sur les voisins, Sénégal Pêche : des Chinois, comme leur nom ne l'indique pas. Car le pillage du poisson africain n'est pas hélas l'apanage de l'Europe. Sénégal Pêche a 25 chalutiers, peut-être plus. L'usine est gigantesque. Pas un Sénégalais n'y travaille, seulement des Chinois, dont la plupart seraient des repris de justice, affirment ses concurrents. Sénégal Pêche fait du volume. Beaucoup de volume. «Ils ont cassé les prix», soupire-t-on chez Sopasen.
Paradoxe : les sociétés industrielles elles-mêmes ont la vie dure. Certes, la demande en poisson ne cesse d'augmenter. Mais la hausse du fioul a mis à genoux les armateurs. Sopasen ne vend pas directement à Carrefour ou à Picard, mais à des importateurs. La pression sur les prix est terrible. «Nous, on répond à des appels d'offres, explique Stéphane Argoud, «sourceur» chez Gelazur, un de ces intermédiaires importateurs qui travaillent avec les grandes enseignes de la distribution. Avec le système des enchères négatives, c'est le moins cher qui gagne. Tout le monde souffre de la crise du pouvoir d'achat.» Cette folie low-cost n'arrange pas les affaires du Sénégal. «On a été laminé par l'arrivée du panga vietnamien. C'est un poisson d'élevage vendu deux fois moins cher que la sole du Sénégal», se plaint Adama Lam, directeur commercial de Sopasen. Grâce au panga, le Vietnam inonde le marché : l'an dernier, selon les statistiques de l'Ofimer, institut spécialisé dans les produits de la mer, il exportait deux fois plus de poisson vers la France que le Sénégal, alors que les deux pays faisaient jeu égal en 2005.
Dans l'impitoyable jeu de la mondialisation, les pauvres s'entre-tuent.

A Kayar, un village du nord du Sénégal, les damnés de la mer se battent pour le poisson. On y compte encore 2 500 pirogues, et 5 000 à la haute saison. Beaucoup trop. En 2005, des émeutes ont éclaté, un jeune pêcheur a perdu la vie. Comme à Thiaroye, tous les jeunes de Kayar veulent partir en Espagne. Mor Mamadou Niang, 22 ans, est mareyeur. Il gagne 5 euros les bons jours, rien du tout les mauvais. Il est parti il y a deux ans sur une pirogue. Il se rappelle les neufs jours interminables de la traversée, la mer mauvaise, les cris de terreur des paysans embarqués qui ne savaient pas nager, la promiscuité, les bagarres quand les vivres sont venus à manquer. Mor est arrivé jusqu'aux Canaries, où il a été placé dans un camp de la Croix- Rouge. Le bonheur. «On nous a douchés et donné à manger.» Puis il a été transféré à Tenerife. Les policiers sont venus les interroger, lui et la dernière livraison de migrants. «J'ai fait une bêtise : j'ai dit que j'étais Sénégalais. Je ne savais pas que notre gouvernement avait signé des accords de rapatriement avec l'Espagne. J'aurais dû mentir comme mes copains, qui ont dit qu'ils étaient Maliens; eux, on ne les a pas expulsés. Moi, ils m'ont mis dans l'avion et je suis revenu au Sénégal.» A Kayar, ils sont 500 comme lui, rapatriés d'Espagne, et qui ne pensent qu'à repartir. Leur devise : «Barça ou barsakh» (Barcelone ou la mort). «Tous mes copains sont déjà là-bas, dit Mor. Ici, on n'a pas d'avenir. Il faut partir.» Il attend le printemps. La mer sera meilleure.

La sole sénégalaise
La sole sénégalaise est achetée environ 1 euro le kilo aux pêcheurs. Le poisson est ensuite découpé dans les usines de Dakar et facturé 5 euros le kilo à un exportateur qui l'achemine jusqu'aux entrepôts français. Vendu 6 à 7 euros au distributeur, le poisson, charges et marges comprises, sera payé 13 à 14 euros par le consommateur.

Doan Bui
Le Nouvel Observateur

jeudi 19 février 2009

Parapharma et grande distribution: l'avis d'un spécialiste

Suite aux commentaires laissés par David, administrateur de Philapharm, webzine médical axé sur l’information et la prévention, je lui ai demandé de répondre à quelques questions sur la parapharmacie.
Voici ses réponses, qui permettent de compléter ce post.

RetailCore: Pouvez-vous vous présenter, et présenter Philapharm?
Philapharm: David, étudiant en 3ème année de pharmacie, rédacteur de philapharm.fr webzine de vulgarisation médicale axé sur la prévention et le conseil. Je consacre une partie de mon temps à me documenter sur des problèmes de santé publique, alors il m’a semblé naturel de partager mes synthèses et mes sources à tous les internautes intéressés. En effet, il est difficile de trouver sur le web des informations médicales à la fois sûres et simples.


R: dans le cadre de la parapharmacie, parle-t-on de clients ou de patients? Est-ce que ce sont les mêmes produits qui sont vendus à des prix différents en pharma et en GMS?
P: Pour comprendre cette subtilité, il faut bien établir les différences entre pharmacies et parapharmacies.
Les pharmacies vendent les médicaments sur ordonnances (ou non) et remboursés (ou non) et les médicaments OTC ou d’automédication. En plus de cette fonction première, elles vendent des produits dermo-cosmétiques ainsi que des accessoires. Ces produits étaient autrefois réservés à l’officine mais les pressions des grands distributeurs ont eu raison de ce privilège et dans les années 80, ces produits cosmétiques ont pu être vendus dans des unités autonomes appelées parapharmacies.
Les parapharmacies sont donc simplement des espaces de ventes de produits cosmétiques. La présence d’un pharmacien n’y est pas obligatoire. En outre, certains fabricants cosmétiques refusent que leurs produits soient vendus dans des parapharmacies n’employant pas de pharmaciens (distribution sélective). Ces fabricants dont les produits sont incontournables obligent donc l’emploi de docteurs en pharmacie pour assurer au mieux la sécurité et la qualité de leurs produits à haute valeur ajoutée. A noter que le terme de pharmaciens est réservé aux docteurs en pharmacie employés dans les pharmacies car inscrits à l’ordre des pharmaciens.
Revenons-en à la différence client/patient. On voit bien que les clients de la parapharmacie et ceux de la pharmacie ont des objectifs différents : pour faire simple, les uns sont des clients à la recherche de produits de qualité non vendus en grandes surfaces et les autres sont des patients venant chercher leur traitement et ayant besoin de conseils adaptés. Dans les pharmacies, le patient peut aussi être un client puisqu’il peut acheter des produits cosmétiques en plus de son traitement.

R: d'un point de vue professionnel, quel conseil donneriez-vous aux clients/patients?
P: Le cœur de métier du pharmacien est toujours resté la délivrance des médicaments, la parapharmacie n’est pas sa priorité même s’il s’agit d’un poste important (mais pas primordial) de la pharmacie d’officine. Le seul conseil que je peux donner aux patients et aux clients : faire très attention à la vente par internet. Ne JAMAIS acheter de médicaments sur internet et se soucier de l’origine géographique et du sérieux des parapharmacies en ligne. Votre santé n’a pas de prix !


R: les pharmacies ont-elles connu une baisse de chiffre d'affaire avec l'arrivée du secteur parapharma en grande distrib?
P: Cela fait plus de vingt ans que la parapharmacie peut être vendue en grande surface dans des rayons adaptés. Ainsi Leclerc, leader du mouvement, a commencé à vendre de tels produits dès 1988 et ne possède à l’heure actuelle « que » 105 espaces dédiés. Ses concurrents en possèdent beaucoup moins…On ne peut pas dire qu’ils puissent faire le poids face aux 23865 pharmacies. D’autant que les espaces dédiés à la parapharmacie ne se trouvent que dans les hypermarchés des très grandes villes, et les pharmacies de telles villes proposent déjà des prix plutôt bas à une clientèle relativement fidèle. Mais le problème actuel est celui du risque de perte du monopole sur les produits d’automédication que le président des centres Leclerc appelle de ses vœux (polémique de 2008).

L'association Philapharm/RetailCore se poursuit la semaine prochaine...et n'oubliez pas, si la pharmacie vous intéresse, d'aller voir par ici!

mercredi 18 février 2009

Crise du pouvoir d’achat ou hausse du niveau de vie ?

Depuis maintenant près de deux ans, les médias français se sont focalisés sur un thème : le pouvoir d’achat. Celui-ci a « brillamment « remplacé celui de l’insécurité. Lors de récents sondages, 41% des français considèrent que le pouvoir d’achat est leur principale préoccupation avec l’emploi.
Mais le pouvoir d’achat baisse-t-il réellement ou est-ce simplement dû à l’augmentation du niveau de vie.

Selon différentes études de l’INSEE, le pouvoir d’achat en France ne diminue pas, il augmente même quelque peu. Alors pourquoi les médias nous assomment avec ce pouvoir d’achat alors qu’il n’y a pas vraiment de problèmes. La raison est simple, il faut tout faire pour mettre la pagaille dans le pays pour avoir des scoops !

Revenons maintenant aux consommateurs qui disent ressentir une baisse du pouvoir d’achat. Bizarrement, ils ne le ressentaient pas avant ! Je ne vais pas me faire l’avocat du diable, mais nous vivons dans une société de consommation. Alors quand on entend que certaines familles n’arrivent pas à boucler leur fin de mois et qu’à côté de cela, celles-ci possèdent un téléphone portable pour chaque enfant et 2 voitures, on commence à entrevoir la raison de cette baisse du pouvoir d’achat. Il faut penser aux familles qui sont réellement dans le besoin. Quelques années auparavant, les produits de haute technologie comme les téléphones portables et les ordinateurs n’existaient pas.

Alors je ne vois pas ce que le gouvernement pourrait faire pour améliorer un pouvoir d’achat qui ne baisse pas. Le seul problème est l’augmentation du niveau de vie mais c’est le cas dans le monde entier. Et la France n’est pas à plaindre compte-tenu de l’éventail d’allocations et de prestations sociales dont nous disposons. C’est le principe même de l’Etat-Providence.

ERRATUM

Le 14 fevrier, nous avons publié un article sur la mise en cause de Carrefour en matière de RSE.

L'illustration choisie était erronée. En effet, comme il est stipulé dans l'article, c'est la "Fédération internationale des travailleurs du textile, de l'habillement et du cuir (FITTHC) " , et non l'ORSE, qui a récemment mis en cause la politique RSE de Carrefour.

Or c'est le logo de l'ORSE qui nous avions fait apparaitre.

Nous présentons toutes nos excuses à l'ORSE pour le tort occasionné, ainsi qu'à nos lecteurs pour cette mauvaise information.

Carrefour menacé- actualisé




Depuis quelques semaines, les magasins Carrefour sont victimes de menaces. Des cartes de visite ornées de têtes de mort sont déposées dans les rayons. Tout cela s'était un peu calmé dernièrement, mais le groupe doit aujourd'hui faire face à des menaces plus graves. En effet, une lettre a été déposée au Carrefour de Venissieux, demandant une rançon de 800 000 euros en échange d'une liste de produits empoisonnés déposés dans les magasins.
Carrefour prend cette menace très au sérieux, et a augmenté la surveillance dans les rayons.
Alors, opération de destabilisation ou vraie menace, l'avenir et RetailCore vous le diront!

J'ai donc contacté l'enseigne par le biais de son service clients. Un membre du service communication m'a rappelée trois jours plus tard. Le groupe ne peut communiquer sur ce sujet, mis à part confirmer qu'une enquête est en cours. Ceci dit, cela nous apprend deux choses: Carrefour essaie de gérer son image et ce qui est dit sur elle sur le net, et sur retailcore, et enfin, il n'y a vraisemblablement pas de stratégie de gestion de crise nette chez eux pour le moment. En effet, on m'a annoncé que je ne pourrais rencontrer personne pour évoquer ces menaces.

Alors, ne pas communiquer, solution contre la destabilisation ou le danger?

mardi 17 février 2009

Antilles: point de situation

Depuis plusieurs semaines, les Antilles sont en proie à des manifestations contre la "vie chère". Nous vous en avions parlé il y a quelques, jours, avoici maintenant l'évolution de la situation en deux vidéos.



Guadeloupe : le mouvement se durcit
envoyé par Ptite_Mule


Et quand le supermarché de Saint-Denis rouvre momentanément ses portes, voilà ce que cela donne:



La Reunion emboite le pas des antilles.14/02/09
envoyé par Ziskakan_377


Une grève dure est donc prévue pour le 5 mars. Le Président Sarkozy, dont on avait reproché l'immobilisme dans cette affaire a décidé de prendre le dossier en main. Peut-être s'est-il rendu compte que son secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer n'était pas à la hauteur de cette tache, attendons maintenant de voir les prochaines décisions présidentielles et gouvernementales à ce sujet.

Le groupe Belge Delhaize joue un jeu dangereux.

En ce début d’année ou la plupart des contrats entre les fournisseurs et les grands groupes de distribution sont renégocier, le géant belge de la grande distribution, présent sur 3 continents et dans la quasi-totalité des pays européens n’a pas réussi à trouver un accord sur les prix avec le groupe Unilever.

En raison de ce désaccord sur les prix, le groupe Delhaize à tout simplement décidé d’interrompre la grande majorité de ses commandes auprès du groupe Unilever. Ces interruptions ont engendré de graves conséquences pour le groupe de distribution qui totalise une perte de plus de 30% de sa clientèle partie se fournir chez ses concurrents tels que carrefour ou encore Colruyt.

Cette perte nette de clientèle ne devrait cependant pas trop impacter les résultats du groupe qui n’est pas très présent sur le territoire belge, mais dont les activités sont très importantes aux États-Unis. Cependant, le conflit qui oppose les deux sociétés pourrait avoir des répercutions sur leurs relations au sein même des différentes filiales ce qui pourrait causer de grosses pertes en terme de part de marché et d’influence dans une industrie déjà très affectée par la crise et la baisse globale de la consommation.

Nous pouvons aussi nous interroger sur l’importance des marques ; il existe en général des produits alternatifs à chaque marque, mais la plupart des consommateurs semblent avoir une préférence certaine pour les grandes marques parfois plus chères et de mêmes qualités que les marques distributeurs et n’hésitent plus à changer de grande surface plutôt que de changer leurs modes de consommations.

Enfin, nous pourrons noter à travers ce dossier la rébellion de plus en plus fréquente des fournisseurs des groupes de grande distribution qui n’hésitent plus à quitter la table des négociations pour défendre leurs intérêts souvent soutenus par les consommateurs qui font pression sur les distributeurs afin que les produits soient réintégrés. Le rapport de force serait-il en train de s’inverser ?

lundi 16 février 2009

Le Packaging


Etant donné que la majeure partie des achats sont effectués en grande surface, le Packaging sert à différencier un produit (la marque) de ses concurrents. Au-delà de ses fonctions techniques (faciliter la Conservation, le stockage, le transport,…), le packaging à comme fonction marketing de mettre le produit en évidence et déclencher l’acte d’achat du consommateur.
Selon un sondage récent, l’attirance pour un produit dans un étalage est provoquée :

– Pour 35,5 % par l’emballage

– Pour 26 % par le prix

– Pour 20,5 % par la réminiscence (rappel en mémoire)

– Pour 18 % par un aspect particulier

Dès lors, plus l’emballage est imposant, plus il attire. Mais ceci au détriment d’effets indésirables pour l’environnement car aujourd’hui, 700 millions d'habitants sur 6 milliards consomment quinze fois plus de packaging que le reste de la planète. De plus, le packaging entraîne une augmentation sensible des prix.

Face à cela, la grande distribution devrait avoir une action influente envers leurs fournisseurs afin qu’ils réduisent cette pratique néfaste. Le consommateur et l’environnement s’en porteraient mieux.

vendredi 13 février 2009

Point actu: Carrefour menacé



Depuis quelques semaines, les magasins Carrefour sont victimes de menaces. Des cartes de visite ornées de têtes de mort sont déposées dans les rayons. Tout cela s'était un peu calmé dernièrement, mais le groupe doit aujourd'hui faire face à des menaces plus graves. En effet, une lettre a été déposée au Carrefour de Venissieux, demandant une rançon de 800 000 euros en échange d'une liste de produits empoisonnés déposés dans les magasins.

Carrefour prend cette menace très au sérieux, et a augmenté la surveillance dans les rayons.


Alors, opération de destabilisation ou vraie menace, l'avenir et RetailCore vous le diront!

jeudi 12 février 2009

Quand les produits chinois atterrissent en Afrique

Pour la Chine, l’Afrique est un marché au potentiel vertigineux. Elle accueille à bras ouverts les investisseurs chinois. Certains pays offrent même des mesures préférentielles. Le Nigeria, par exemple, offre un tarif zéro sur une centaine de produits chinois comme les denrées alimentaires, bicyclettes, transformateurs, conditionneurs d’air, pneus, équipement de fabrication du papier, textile, caoutchouc, plastique. Le bas cout des produits chinois permet aux consommateurs locaux d’acheter, et aux commerçants chinois la possibilité d’établir leurs propres marques. Mais tout le monde est d’accord : les produits contrefaits et de basse qualité ne sont pas la voie du succès
''Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera.''Aujourd'hui le constat est très simple et très clair: la Chine fait peur.
Pendant que cette célèbre phrase d'Alain Peyrefitte faisait le tour du monde, la Chine était ce vaste pays renfermé. Voilà qu'elle décide d'exporter et de s'ouvrir au reste du monde: jouet pour enfants fait avec des substances mortelles, du mauvais lait déversé en Afrique, reine de la contrefaçon, produits de très mauvaise qualité en très grande quantité sur le continent.
A votre avis, quelles attitudes devons nous adopter vis a vis des produits chinois pour amener les chinois à plus de sérieux et de professionnalisme? Devons nous continuer de fermer les yeux et continuer d'être ce genre de poubelle pour le monde? Au départ l`information circulait comme une rumeur mais voilà que la rumeur vient d`être confirmée : du lait frelaté chinois fait des morts. D`après les récentes révélations, quatre enfants sont déjà morts suite à ce lait qui contient de la mélamine et plus de 6244 enfants sont malades.


Ce n`est pas la première fois que les produits chinois sont pointés du doigt. Je me souviens que les gens disaient que les ceintures fabriquées en Chine avaient des aimants qui pouvaient rendre les hommes stériles. Dernièrement, il a été découvert aux USA que des milliers de jouets d`enfant contenaient des substances nuisibles à la santé des enfants. C`est d`ailleurs pour cela que des milliers de jouets ont été retirés de la circulation et des stocks aux USA. Il n`y a pas longtemps, c`était la
dentifrice à l`antigel ou les raviolis aux pesticides etc.
Actuellement encore 8 boissons contenant des substances nocives viennent d`être identifiées dont une glace au yaourt.

Les pays qui le peuvent ont procédé au rappel de tous les produits suspects. L`étendue des dégâts risque d`être vaste dans les pays du tiers monde où la Chine déverse ses produits de mauvaise qualité. Cela est favorisé par le manque de contrôle de la qualité des produits importés. Prions seulement que ces produits contaminés n`atterrissent en Afrique car nos braves africains vont plutôt se confier aux sorciers car personne n`acceptera que son enfant soit tombé malade à cause du lait. Probablement que ces produits vont finir en Afrique comme les pays développés sont en train de s`en débarrasser ou montrent une grande méfiance vis-à-vis des produits chinois. Je me demande aussi comment les responsables africains réagissent à ce genre d`incident et les mesures prises pour protéger les consommateurs africains. De toutes les façons, la question est prise au sérieux par les grandes puissances qui désormais exigent des contrôles sévères des produits chinois.

mercredi 11 février 2009

L'histoire de nos rayons


Tout le monde le sait, la disposition des articles en supermarché est stratégique. Pour qui ? Pour la grande distribution bien sur !

Combien gagne-t-elle pour le placement d'un produit ? Quelles sont les mesures qui ont été prises par l'État pour palier à cette entente commerciale entre la grande distribution et les fournisseurs ?
Enfin, comment le commerce de proximité y a survécu?



Partons des années 1990

En 1996, une loi est mise en application, il s'agit de la loi Galland par le gouvernement d'Alain Juppé. Olivier Bouda-Olga, maître de conférences à la faculté de sciences économiques de Poitiers, en rappelle le but :

"L'objectif affiché de la loi était d'encadrer un peu la fixation des prix dans la grande distribution, pour éviter une concurrence trop féroce, des baisses de prix trop fortes et donc de préserver un peu le petit commerce, compte-tenu du développement de la grande distribution."

Cette loi a imposé à tous les fournisseurs de proposer un prix unique (pour un même produit) à tout les distributeurs. L'objectif principal de cette loi est donc de rendre impossible toute négociation tarifaire entre eux.

En réponse à cette réforme, les distributeurs et les fournisseurs mettent en place un nouveau système de négociation après transaction connu sous le terme de marges arrière ( sans pour autant avoir le droit d'augmenter le prix d'achat, en principe...).

Pour réduire l'activité, cette mesure est modifiée en 2006 par la loi Dutreil, renommant ces rémunérations en "autres avantages financiers", bien que le terme marge arrière soit resté dans le langage courant. Elle permet progressivement sur deux ans d'en tenir compte pour le calcul du seuil de revente à perte.

Enfin en 2008, la loi Chatel re(re)amende le secteur de la grande distribution dans un contexte de relance de la concurrence. Les deux points importants concernant notre article sur cette loi sont :

  • La négociabilité des prix entre les acteurs est relancée. En effet, auparavant les producteurs devaient fixer un tarif unique pour leurs marchandises qui s'appliquait dans les mêmes conditions à tous les distributeurs. Désormais, la loi leur permet de proposer un tarif différencié, sans justification, aux distributeurs.
  • Les autres avantages financiers, souvent appelés marges arrières, sont désormais totalement pris en compte pour le calcul du seuil de revente à perte. Ils devaient auparavant subsister au moins 15% de marges ne pouvant être intégrées dans le seuil de revente à perte. Cette mesure impacte directement le Prix de Vente Consommateur (PVC)



Dans la bataille de communication que se livrent actuellement les différents lobbies, chacun joue les victimes.

Les fournisseurs dénoncent un "racket" des enseignes de la grande distribution, qui seraient en position de force pour imposer leurs tarifs, et rendraient globalement peu de services en contrepartie.

Les distributeurs, notamment le très bavard Leclerc, crient haut et fort que ce système de tarifs fixes les oblige à proposer des services aux fournisseurs pour vendre moins cher en rayon.

Par la loi Chatel, L'Etat a voulu relancer le pouvoir d'achat des consomateurs en remettant en cause 12 ans de protection des petits commerçants. et finalement c'est les consommateurs qui en payent l'addition!

Des liens utiles :

- Un premier lien expliquant d'une manière technique est intéressant à lire : Le coté technique de l'article c'est par ici !

- Un second lien pour se détendre un peu après la lecture du premier lien : UN PTT amusant

Remerciement au site pour ces informations :
www.rue89.com

mardi 10 février 2009

L’hypocrisie du commerce équitable (2/2)

La semaine dernière, j’avais évoqué le fait que le commerce équitable n’était pas aussi équitable qu’il prétend l’être.
Pour revoir cet article, cliquez sur le lien suivant : http://retailcore.blogspot.com/2009/01/lhypocrisie-du-commerce-equitable.html

Aujourd’hui j’ai décidé d’aborder le commerce équitable vu par la grande distribution. Comme vous le savez maintenant, un produit labélisé commerce équitable est en moyenne 10% plus cher qu’un produit traditionnel. De plus, ces produits connaissent aujourd’hui un succès grandissant. Le monde de la grande distribution devait profiter de cette occasion pour faire encore plus de marges et de bénéfices.

En effet, si les produits issus du commerce équitable sont si bien positionnés dans les rayons (environ à mi-hauteur), c’est parce qu’ils coûtent plus chers que les produits traditionnels et surtout parce qu’ils rapportent plus de marges. Il ne faut pas chercher plus loin : hausse du chiffre d’affaire et des marges = augmentation des bénéfices pour les distributeurs.


Les marques de distributeurs aussi essayent d'obtenir ce label. C’est notamment le cas de Monoprix et de Casino, qui sont très présent sur ces secteurs pour toutes sortes de produits. Prenons l’exemple du chocolat : Monoprix, Auchan, Champion, Carrefour et Casino on des tablettes de chocolat avec le label « Max Havelaar ». Ne cherchons pas l’hypocrisie plus loin.


Malheureusement, il ne faut pas nous faire croire que les distributeurs se soucient des marges des producteurs. Il s’agit bien entendu d’une stratégie encore plus fouillée pour faire des bénéfices. D’ailleurs c’est aussi pour ça que les distributeurs existent et c’est le cas de toutes les entreprises. Nous ne pouvons donc pas les blâmer.

La Guadeloupe aux prises avec la crise.


L’ile est en grève depuis plusieurs semaines. Le collectif Lyannaj kont pwofitasyon (LKP) mène les mouvements de protestation, de plus en plus violents. Le secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, Yves Jego, a été dépêché sur l’ile, et en est reparti précipitamment dimanche, à la grande surprise de la population. Cependant, il a promis une baisse de 10% des prix sur une liste de 100 produits de première nécessité (liste qui sera publiée sous peu), et examine la demande du LKP d’augmenter le salaire minimum de 200 euros.

Depuis son départ, le mouvement s’est durci, menant jusqu’à la « Guadeloupe morte » hier : tous les magasins étaient fermés, et s'est même propagé en Martinique.

La grande distribution a été elle aussi victime des manifestants : vandalisme, vols, occupation des magasins… Les journaux télévisés français ont largement relayé la violence de ces actions. Ces enseignes ont depuis le début du mouvement fermé boutique, et seules les supérettes subsistent.

Les explications à cela sont nombreuses. Culturellement tout d’abord, la Guadeloupe a toujours porté un regard méfiant envers la métropole. Ensuite, les prix dans les DOM-TOM sont aussi excessivement élevés, pour des salaires locaux qui eux ne le sont pas. Le gouvernement ne peut certes harmoniser les prix sur ceux de la métropole, puisqu'il y a quand même un transport par avion très onéreux, mais fait déjà un geste. Cependant, augmenter le revenu le plus bas de 200 euros ne semble pas non plus être la meilleure solution, dans la mesure où pour pouvoir payer leurs employés, les patrons devront augmenter leurs prix... Il faudrait peut-être commencer par valoriser les produits locaux, mais ceux-ci pourront-ils tenir le rythme?


La Gazette de Berlin (http://lagazettedeberlin.de), le journal
francophone en Allemagne vient de faire paraître une interview d'Alain
Caparros, Français qui est depuis 2006 président du directoire du
Groupe REWE, deuxième acteur de la distribution en Allemagne (N°3 en Europe).

Retrouvez cette interview ici.

dimanche 8 février 2009

Carrefour, Label’vie au Maroc.

Le groupe Carrefour, deuxième distributeur mondial et numéro un européen, cherchait un partenaire marocain pour s’implanter au Maroc. Label’vie, 2ème opérateur de supermarchés au Maroc, se développait à un rythme effréné. Les deux se sont unis en concluant un accord de franchise pour exploiter des hypermarchés au Maroc, classé 6ème pays émergent le plus attractif pour la grande distribution par le cabinet américain de conseil en stratégie AT Kearney.
L’ouverture du premier hypermarché exploité par Label’Vie sous enseigne Carrefour est prévue le 19 février prochain à Salé, près de Rabat. Carrefour et Label’vie ne sont pas les premiers à se lancer dans l’aventure hypermarché au Maroc. Il en existe déjà comme ceux de l’enseigne Marjane, exploitée jusqu’en 2007 par l’ONA et Auchan, avant que ce dernier ne sorte de la course.

Sources : Yasmina, http://www.carrefour.com/docroot/groupe/C4com/Pieces_jointes/Communiques_de_presse/2009/Communique%20Groupe%20Carrefour%20-%20Accord%20de%20franchise%20LabelVie%20-%20060209.pdf

samedi 7 février 2009

Dur dur d'être hard discounter?


Les enseignes de hard discount ont su attirer une clientèle française rendue plus sensible à l'argument "prix" avec la crise économique. L’essor du hard-discount en France a débuté en 1988 avec l’arrivée de deux enseignes allemandes précurseurs dans ce segment : Lidl et Aldi. Vingt ans plus tard, en 2008, les chaînes de hard discount ont atteint, selon une étude du cabinet TNS Worldpanel, 14,3% des parts de marché. Elles gagnent 0,7 point par rapport à 2007, alors que leur part de marché stagnait depuis 2005.
De part sa forte implantation, il possède environ un tiers des magasins de hard discount, l’allemand Lidl conserve la première place avec 4,8% de part de marché. Cette attractivité de Lidl s’explique aussi par sa politique des prix. Selon une enquête de Que Choisir, en effet, les magasins Lidl auraient affiché les prix les plus bas du segment hard-discount, en les augmentant moins que ses concurrents.
Car ces dernières années, sous couvert de hausse des prix des matières premières et du pétrole, les prix ont sensiblement augmenté, même dans les enseignes hard discount. Et il se peut que ces derniers profitent de cet engouement des français, une fois la barrière psychologique franchie, pour gonfler leurs prix.



jeudi 5 février 2009

Le nouveau parti anticapitaliste s’offre un joli coup de pub !


Nous avons évoqué lors d’un précédent post intitulé « vers une vague d’autoréductions dans la grande distribution » où nous vous présentions les différentes actions d’autoréductions ayant eu lieu durant les fêtes de Noël à Paris. De nouvelles formes d’affrontements entre consommateurs et distributeurs apparaissent.

La semaine dernière, des militants proches du NPA (nouveau parti anticapitaliste) dirigé par Besancenot ont encore frappé avec l’attaque d’une grande surface où ses militants ont improvisés un pique-nique afin de dénoncer les profits réalisés par les industriels dans un contexte difficile de baisse du pouvoir d’achat et d’augmentation généralisée des prix.

Cette attaque a été planifiée dans les moindres détails puisque le commando, des militants issus du collectif « l’appel et la pioche», ont pénétré dans le supermarché de Seine-Saint-Denis sous couvert d’une certaine protection médiatique puisqu’ils avaient convié les caméras de télévision (cf. vidéo France 3 iles de France) ou encore des clients qui ont vite adhéré au principe du « tout gratuit ». En effet, le principe de ce pique-nique était de mettre à disposition des clients, ou plutôt des usagers des grandes surfaces, les produits gratuitement mais à condition de les consommer sur place, le tout sur un fond de revendication anticapitaliste avec un seul mot d’ordre : « Leclerc nous carotte, carottons-les ! ».

Cette opération coup de poing a duré une bonne heure avant que l’équipe se décide à quitter les lieux aidée par les agents de sécurité impuissants face à ce rouleau compresseur médiatique.

Les grandes surfaces, elles, restent discrètes sur ce type d’évènements ; certainement pour ne pas donner à d’autres activistes d’aussi « bonnes idées ». Car faut-il le rappeler, le vol, car il s’agit ni plus ni moins d’un vol, est un risque couvert par une partie non négligeable du prix de chaque produit.

Comment nos robins des bois des grandes surfaces expliqueront à la population qu’ils prétendent défendre par ce type d’action, l’augmentation des prix due à l’accroissement du risque que ce racket organisé génère ? S’imaginent-ils que les grandes surfaces mettront la main à la poche en souriant ?

Non ! Ne soyons pas utopistes, les consommateurs honnêtes payeront le prix fort, car ils devront assumer les coûts de ce vandalisme caché derrière des revendications politiques d’un autre âge.

Ces « piques-niques » soi-disant républicains devraient se généraliser, le Monoprix de Rodez avait d’ores et déjà été pris pour cible quelques jours avant Leclerc, et les assaillants l’ont promis : ils récidiveront.

Il semble que les grandes enseignes n’aient pas tout à fait pris la mesure de ce fléau, mais ne devrait pas tarder à répliquer.

En attendant, nous pouvons nous interroger sur différents points : l’augmentation des prix ne serait pas en partie due à ce genre d’action ? Ou à l’accroissement du vol en quasi impunité dans les grandes surfaces françaises ?

Nicolas Sarkozy "Face à la crise": et les consommateurs?

Lors de son intervention télévisée du 5 février, le président Sarkozy a évoqué les difficultés européennes en termes de taxes. Prenant pour exemple le chocolat, taxé à 5% ou 19,6% selon qu'il soit noir ou au lait, Monsieur Sarkozy a tenté de démontrer qu'il ne pouvait pas changer le prix des produits à l'envi. En effet, même en ce qui concerne les "produits de première nécessité", un changement de taux de taxation doit être accepté à l'unanimité par tous les pays européens. Il a jugé ce système particulièrement inadapté.
Pourquoi alors ne pas avoir profité des six mois de présidence européenne pour pallier au problème?

A quand une législation européenne ?


Alors que les fournisseurs sont contraints par les enseignes de supermarché d'accepter de vendre leurs produits à de faibles prix d'achat, les consommateurs n’ont pas le retour escompté tant les tarifs en rayon continuent à augmenter. Les enseignes peuvent se le permettre tant elles sont en situation de monopole ; au niveau national, Carrefour, Auchan, Casino, Intermarché ou Leclerc se sont partagés le marché. Ce phénomène n’est pas exclusif en France, les 27 pays de l'Union européenne sont concernés par les effets de la concentration des grandes surfaces.

Les consommateurs attendent donc une réaction des instances européennes. Certes, une enquête a été diligentée par la Commission européenne; les conclusions de cette étude dénoncent les marges confortables que s'accordent les distributeurs au détriment des fournisseurs et des consommateurs. Mais, pour l’ instant, aucune mesure concrète, aucune réglementation appropriée n’ont été proposées afin de protéger les consommateurs et les producteurs de la position dominante des distributeurs. Il est donc temps d’harmoniser la législation communautaire afin d'encadrer la grande distribution.