La suite de la collaboration RetailCore/Philapharm, merci encore à David de nous avoir éclairés sur ce sujet.
Le grand désir de la grande distribution
La grande distribution a pour vocation de distribuer le maximum de produits à un prix compétitif. Ainsi, elle essaie de briser les situations de monopole (essence en 1979, parfumerie en 1983, or en 1986, parapharmacie en 1988, stations service sur autoroute en 1988) pour un résultat mitigé.
Seulement un important monopole lui résiste encore, je veux parler de celui des pharmacies d’officines.
Avec un chiffre d’affaire moyen de 1,2 millions d’euros par officine, ce dernier monopole attire les convoitises d’autant plus qu’il a été totalement ou partiellement brisé dans d’autres pays européens et que la commission européenne exhorte la France à faire de même.
Mais, selon les pharmaciens, le système de santé français, qui est un modèle pour de nombreux pays, ne peut pas perdre un de ses piliers. Après 6 ans d’études supérieures et un diplôme de docteur en pharmacie en poche, ils sont les seuls professionnels de santé libéraux accessibles gratuitement sans rendez-vous et 7j/7 24h/24 (gardes) pour des conseils allant du petit « bobo » aux importants soucis de santé tels que les cancers. Ils assurent la délivrance des médicaments assortie de conseils en rapport avec la pathologie du patient. Ils sont les seuls commerçants à posséder depuis toujours le refus de vente.
Pensez que chaque jour près de 3 millions de patients entrent dans une des 23865 officines françaises harmonieusement réparties sur tout le territoire (une pharmacie à moins de 5 minutes de chaque habitation environ). Elles emploient plus de 106 000 personnes dont près de 55 000 pharmaciens. A titre de comparaison en 2007, la grande distribution comptait 11 250 points de vente dont seuls 1526 hypermarchés concentrés dans les zones commerciales et difficilement accessibles sans un moyen de locomotion.
Les pouvoirs publics ont pris en considération les inquiétudes de la profession qui va tenter de résister aux offensives en diversifiant ses missions auprès des malades.
Des amendements à loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), débattue en ce moment à l’assemblée nationale, ont d’ailleurs été déposés en ce sens. Ainsi, les pharmaciens proposent l’idée d’un pharmacien traitant, la possibilité d’apporter les soins de premier secours, de délivrer des médicaments sur simple appel des urgences, et une meilleure prise en compte de leurs rôles dans le circuit de santé.
Le mot de la fin : Il ne faut pas voir dans mes propos des reproches à l’égard des distributeurs, il n’y a pas « les bons » d’un côté et « les méchants » de l’autre. Il y a simplement des deux côtés des professionnels inquiets pour leur avenir. Les uns voient leur parts de marché rognées par les hard-discounters (quoi de plus naturel que d’essayer de diversifier ses ventes !) et les autres voient l’avenir de leur profession séculaire en péril.
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