dimanche 29 mars 2009

Carrefour change de stratégie


En 2008, les bénéfices de Carrefour ont diminué de 44,7%. Lars Olofsson, le nouveau directeur général du groupe estime que Carrefour ne répond plus forcement, en cette période de crise, aux attentes des consommateurs. Ainsi, afin d'améliorer son image en termes de prix et de rentabilité, la stratégie d'augmenter de 40% l'offre des marques de distributeurs (MDD) c’est-à-dire les produits de marque " Carrefour".


En fait, Carrefour s’aligne sur ses principaux concurrents qui proposent 50% de produits MDD contre moins de 30% pour Carrefour.


Ceci n’est pas sans conséquence ; ce rétrécissement du marché menace les grandes marques. Olivier Desforges, président de l’Ilec (Institut de liaison et d'études des industries de consommation), commente ainsi la stratégie de Carrefour « Certaines (grandes marques) vont disparaître, comme c'est déjà le cas sur certains marchés à l'étranger ».

samedi 28 mars 2009

Tesco cherche à se développer grâce une nouvelle stratégie.

Tesco, géant mondial de la grande distribution a choisi de se différencier par rapport à ses concurrents. En effet, la firme britannique a décidé de se lancer sur un nouveau marché pour le moins surprenant puisqu’il s’agit de celui des agences bancaires.

Après un test réussi dans un magasin de Glasgow, le groupe a décidé de lancer ce concept dans 3 magasins mais cette fois-ci en Angleterre (Blackpool, Bristol et Coventry). Ces agences offriront la gamme de produits déjà proposés par la filiale spécialisée du groupe, Tesco Personal Finance (TPF), à savoir assurances, cartes de crédit et prêts à la consommation.

Ces agences se situent dans la galerie commerciale de la grande surface. Maintenant se pose la question de savoir si les consommateurs font faire confiance à une « nouvelle » banque en ces temps obscurs pour le secteur bancaire.

Cette stratégie a le mérite d’être innovante et c’est vrai qu’avec la situation économique actuelle, tout le monde se doit d’innover et Tesco surprendra certainement beaucoup de monde avec cette stratégie.

vendredi 27 mars 2009

Pique-nique de faim de mois

Une vingtaine de sympathisants du collectif L'Appel et la Pioche (proche du NPA) ont organisé un pique-nique au centre Leclerc de Clichy-la-Garenne.

Ils ont mis en place une table, l'ont couverte de victuailles prises dans les rayons, et ont invité les clients à se servir, afin en quelque sorte de "récupérer leur pouvoir d'achat", comme l'ont dit les manifestants.

Les marges de la grande distribution sont bien sur le problème majeur que veut combattre cette organisation, mais peut-on considérer que cette action, menée toutes les fins de mois depuis septembre 2008, porte ses fruits??


La pelle et la Pioche et le NPA dans un supermarché, ca donne ça:

jeudi 26 mars 2009

Metro: l'exercice 2009 s'annonce difficile

Contre toute attente, le géant allemand de la distribution Metro troisième distributeur européen à échappé à la crise de fin d'année 2008 malgré une diminution des ventes sur son marché principal: Allemagne.

Malgré cette contraction des ventes, Metro à bouclé l'exercice 2008 annonçant des ventes et des résultats records. Le groupe de distribution a donc su naviguer à travers les turbulences de la crise et dégager un chiffre d'affaire de près de 70 milliards d'euros avec un résultat opérationnel en hausse de 7%. Cependant, les effets de la crise se sont tout de même fait ressentir sur son bénéfice net en recule de 51% par rapport à l'exercice 2007.

2009: Une année noire

Au cours de l'exercice 2008, le géant allemand à créer quelque 15.000 emplois dans le monde soit une augmentation de près de 5.6% portant à 290.940 salariés fin 2008. Le plan de restructuration présenté par le conseil de direction prévoit d'inverser la tendance avec la suppression de 15.000 emplois ! il semblerait que le groupe allemand souhaite faire redescendre ses effectifs au niveau de 2007 pour passer sans encombre la crise tout en étant suffisamment fort pour bénéficier d'une hypothétique reprise.

Metro à l'image des autres géants de la grande distribution semble n'avoir aucune visibilité sur l'avenir et ne peut avancer aujourd'hui des objectifs à un an, la crise économique empêchant toute stratégie à long terme dans une industrie dont la croissance peut repartir à une vitesse folle. Le groupe devrait pouvoir en dire plus sur ses objectifs chiffrés dès la fin du premier trimestre qui sera déterminent pour la plus part des entreprises du secteur.

Le groupe a par ailleurs présenté ses ambitions chinoises, avec l'implantation des magasins Media Markt et Saturn. Cette implantation pourrait lui permettre d'assurer des entrées d'argent sur un marché en forte croissance.

Il semblerait que la visibilité des géants de la grande distribution soit réduite sur l'exercice 2009 et les prévisions de croissance ne sont pas optimistes.

lundi 23 mars 2009

Cospar fait monter la pression sur la grande distribution dans la Réunion



Qui est COSPAR ?

COSPAR est le Collectif d’organisations syndicales, politiques et associatives de la Réunion chargé de défendre les intérêts des Réunionnais.

Que revendique t'il?

Le collectif revendique une baisse de 20% sur 500 articles de consommation courante, et invite donc la grande distribution à revoir sa position tarifaire à la Réunion.

Que c'est il passé?

Nous pouvons résumer ces évènements en trois parties:

  • Samedi 21 mars, au matin, des militants de COSPAR ont procédé au blocage d'un hypermaché "Jumbo Score" du Port. ( le barrage fut levé en milieu de journée).
  • Dans l'après midi, COSPAR a mené une action similaire à l’entrée du supermarché Leclerc de la Palissade.
  • Dimanche 22 mars, les membres du collectif ont dressé un barrage pour bloquer l’accès des véhicules sur l’aire de stationnement de Carrefour Saint-Clotilde. Avec l’accord de la direction de Carrefour, les manifestants sont entrés dans la galerie marchande du magasin et ont pu exprimer les raisons de leur action. Les membres du collectif ont quitté les lieux dans le calme en milieu de journée.
Résultat ?

La grande distribution se propose d’appliquer des diminutions de 5 à 14% 80 articles dont un tiers produits localement.

Pour aller plus loin.

Ce qu'il faut savoir, c'est que ces blocus n'ont provoqué aucun trouble de l'ordre public. La population locale a fortement sountenu ce mouvement. Malgré ce joli succès, seulement 20% de la population a été consulté sur le choix des produits devant être affectés par ces diminutions.
Ce qui est navrant, c'est que nos départements d'Outre-Mer soient touchés par la crise avec une telle virulence , provoquant un tel impact sur la consomation qu'ils en sont réduits à faire leur propre "lobbying" pour faire baisser les prix.

Source : http://www.temoignages.re

mercredi 18 mars 2009

La grande distribution doit mieux afficher ses Prix


Suite à la diminution des cours des matières premières, le Secrétaire d'Etat à la consommation, Luc Chatel, a de nouveau demandé aux dirigeants des hyper et supermarchés de baisser les prix dans leurs enseignes. Les dirigeants se sont timidement engagés, en promettant de renégocier avec leur fournisseurs.

Pourquoi les distributeurs, qui sont en bout de chaîne avant le consommateur et qui sont le plus souvent désignés comme étant les bénéficiaires de la hausse des prix, ne font pas preuve de plus de transparence dans l'affichage des prix; avec l'informatisation des commandes, cela ne doit pas être compliqué d'étiqueter en indiquant la marge de chacun des intermédiaires.

Le consommateur aurait alors des informations utiles, à l'instar par exemple:
  • le producteur = a
  • le fournisseur = a+b = c
  • le transporteur = c+d = e
  • le distributeur = e+f = prix au rayon
Cette transparence permettrait de pointer les vrais bénéficiaires de la hausse des prix.

mardi 17 mars 2009

Coca-Cola Blak : Chronique d’un échec annoncé

Coca-Cola a décidé d’arrêter la production et la commercialisation de son produit Coca-Cola Blak après seulement 3 ans d’existence. Retour sur un échec annoncé.

Dans sa quête de parts de marché et de croissance, Coca Cola avait procédé en 2006 au lancement d’un soda avec une saveur unique à savoir la fusion du goût authentique du coca et des extraits de café : Coca Cola BlaK.

Le cœur de cible du Coca Blak était centré sur les CSP +, consommateur de café et amateur de Coca-cola. La cible privilégiée était donc un jeune cadre cherchant une boisson énergisante qui pourrait remplacer le café dont les français sont de grands consommateurs.
Mais le positionnement, axé sur le côté énergisant du produit, avait de quoi intrigué. Pourquoi lancer un produit comme celui-ci alors que le groupe possédait déjà la marque Powerade qui justifie beaucoup mieux ce positionnement sur le marché des boissons énergisantes.

Le produit n’avait jamais réussi à séduire son cœur de cible et avec moins d’1% du marché des boissons pétillantes, il fallait en tirer les conclusions nécessaires. Il s’agit là d’un échec pour Coca-Cola et pour l’équipe française qui était à l’origine de sa création.

samedi 14 mars 2009

Merci, le précurseur du "Charity Shop" en France

En complément de l'article précédent.....

Merci est le nom d'un nouveau magasin situé au 111, boulevard Beaumarchais, 75003 Paris.

Les deux créateurs du projet (Marie-France et Bernard Cohen), ont réinventé un loft de 1 500 m2 près de Bastille et proposent des créations exclusives à prix plancher imaginées par des grands couturiers comme (Yves Saint Laurent, Stella McCartney, et...) et de la décoration. L'ensemble des bénéfices seront au profit d’associations humanitaires qui œuvrent pour les enfants de Madagascar et d'Inde, ces pays où, toutes les cinq minutes, un enfant meurt de malnutrition.


Ce magasin ne propose pas forcément des "bonnes affaires", puisque le but est de réaliser des dons, ce qui rend le concept un peu trop bobo !!
Merci se décompose en une multitude d'offres : magasin, musée, fleuriste, bouquiniste, œuvre caritative. Les locaux sont très design ( de grandes fresques y sont peintes sur les murs), style qui remet en avant l'Inde et Madagascar.

Après cette période crise, avec le ralentissement des dons des ONG, voici une excellente initiative que Retailcore salue.

"Ce projet est né d’un rêve, de l’histoire d’une vie nouvelle qui commence avec lui, avec vous, avec tous ceux qui feront de merci un sésame, une promesse."
Source : Merci


Source : http://www.prestigium.com/fr


jeudi 12 mars 2009

Opération de lobbying pour la loi visant à supprimer la publicité télévisée pour certains aliments et boissons à destination des enfants

Afin de favoriser l’adoption du projet de loi qui devait interdire les messages publicitaires alimentaires jugés peu sains (sucrés, gras) aux heures d’écoute des enfants, une lettre ouverte a été adresser à Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et de la Vie Associative.

Vous pouvez retrouvez cette lettre en cliquant sur le lien ci-dessous :
http://www.esculape.com/2008/pub-alimentaire-lettre-ouverte-SFSP.pdf

Il s’agissait pour les 25 sociétés savantes signataires de faire passer un message visant à rappeler que ce problème relevé d’une situation de santé publique et que par conséquent, cet amendement devait être voté par les députés.

Alors cette opération de lobbying a-t-elle fonctionné ? La réponse est non.

En effet, les députés n’ont pas ratifié cet amendement jugeant que les publicitaires et les professionnels de l’audiovisuel ont déjà signé une charte de bonne conduite contre l’obésité infantile...

Il y a très certainement derrière cette décision une autre opération de lobbying mené par les industriels de l’agro-alimentaire et des publicitaires. En effet, la puissance de ces deux entités reste quand même bien plus importante que celle des associations de santé.

De plus, quand on connait la situation économique actuelle, il faut se demander si cette loi tombait vraiment au bon moment. L’opération de lobbying aurait dû consister à jouer sur le long terme et encrer encore davantage cela dans l’esprit des Français qui n’ont à l’heure actuelle autre chose à penser qu’à la publicité pendant les programmes jeunesse.

mardi 10 mars 2009

Le crédit à la consommation jusqu’à quand ?


Le gouvernement est en train de préparer un projet de loi concernant entre autre le devoir d’’information des particuliers et la responsabilisation des établissements de crédit. Ce projet devrait être présenté à la fin de ce mois-ci.

Le secteur de la grande distribution surveille avec attention ce projet de loi car les grandes surfaces encouragent depuis plusieurs années le crédit à la consommation à travers différents produits. Malgré des taux d'intérêt le plus souvent très élevés, ces crédits rencontrent un grand succès auprès du public. Les distributeurs justifient leur démarche en invoquant leur rôle social et en apportant aux consommateurs une solution concrète en ces temps de crise du pouvoir d'achat.

Le président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), Jérôme Bédier, s’est ainsi déclaré comme opposé à d’éventuelles «mesures contre le crédit à la consommation».


Mon avis reste partagé : certes les crédits à la consommation peuvent être considérés comme une aide précieuse pour les consommateurs, mais à condition qu’ils soient équilibrés en proposant des taux d’intérêt raisonnables. Surtout les consommateurs se doivent d’être parfaitement informés en disposant d’échéancier clair et visuel de leurs remboursements.

dimanche 8 mars 2009

La grande distribution : Un secteur en pleine mutation

Pour faire face à la crise, de nombreux distributeurs adaptent leurs stratégies, après carrefour, c’est au tour de casino de restructurer son activité et de quitter le modèle de l’hypermarché pour se positionner en tant qu’épicier pour passer la période de crise au chaud.

Casino qui détient les enseignes Géant, Casino, Franprix, Leader Price et Monoprix semble bien préparer à la crise, il annonce une hausse de ses ventes sur l’exercice 2008 de près de 15% ainsi que de son bénéfice de près de 6%. Malgré les incertitudes qui planent sur le marché de la grande distribution en 2009, mais Casino semble bien préparé à affronter la baisse du pouvoir d’achat des Français ainsi que la crise économique en général.

Le changement des modes de consommation indépendamment de la crise y est aussi pour quelques choses, les gens étant de plus en plus à la recherche de supermarchés de quartier, plus petits, plus conviviaux et ne nécessitant pas de déplacement en banlieue. Les grands groupes tels que Carrefour commencent petit à petit à se recentrer sur les petites épiceries de quartier afin de talonner le groupe Casino leader en la matière.

Casino à également annoncé qu’il diminuerai la vente des produits de grandes marques peut rentable et intensifierai ses efforts sur la vente de produit dit de « marque distributeur » sur lesquels les marges sont plus importantes. En 2008, les marques Casino représentaient plus de 50% des produits en vente, ce chiffre est amené à augmenter au cours de l’exercice 2009.
De plus, Casino dispose d’enseigne discount telle que Leader Price. Les discounters représentent aujourd’hui plus de 14% du marché alors qu’ils ne représentaient moins de 10% en 2001. De plus, la présence en ligne de Casino par sa filiale Cdiscount lui permet de concurrencer les autres distributeurs en proposant lui aussi des produits non alimentaires à des prix défiant toute concurrence.

Dernier point, le groupe Casino prévoit d’accroitre sa rentabilité en vendant plus d’1 milliard d’euro d’actif principalement immobilier avant 2011 et devrait aussi se débarrasser de sa filiale néerlandaise qui représente un gouffre financier. À court terme, Casino échangera des actifs avec sa foncière (Mercialys). Ces ventes devraient lui permettre de se recentrer sur la France et de continuer à développer ses activités.

Casino est très bien préparé pour traverser la crise qui devrait secouer les marchés encore quelques mois et se joue complètement de la crise.

jeudi 5 mars 2009

Le destockage français traqué par la répréssion des fraudes


Cet article est une continuation sur celui du mottainai au Japon. Le déstockage français se présente ici comme l'équivalent japonais du Mottainai. Le but est de vendre des produits qui ne se sont pas vendu au sein de la grande distribution.
Ils se vendent à très faible coût et se caractérisent souvent par le dépassement de la date limite d'utilisation optimale(1).


Au Japon, le fort impact de la crise sur la consommation des ménages a fait que le Mottainai a bien marché. Lors de cette analyse j'avais mis en avant le fait que ce genre de pratique ne puisse pas s'épanouir en France de par la rigidité de la législation propre au domaine alimentaire.
Ces petits prix qui assurent le succès d’enseignes comme Noz le leader français du déstockage (ou encore Bravo les affaires, O'Merchato et la Ferme de Spahi) font l'objet d'une attention particulière de la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (la DGCCRF) qui lance une enquête. Selon un de ces membres, Jean-Luc Ambroise, il y a eu de nombreux «signalements de dates limites d'utilisation optimale (DLUO) fréquemment dépassées. »
Le dépassement du DLUO n’est pas illégal mais la DGCCRF procède à une vérification du dépassement de la date limite de consommation qui elle est illégale et dangereuse pour la santé consommateur. Nous vous tiendrons au courant du résultat de cette enquête. Mais s il s’avère que les entreprises de déstockages joueraient avec le feu, alors on ne pourra pas dire que Retailcore ne les auraient pas prévenu.

(1)Date limite de consommation (DLC). Elle s'applique aux denrées très périssables qui peuvent vite devenir un danger pour la santé humaine. Cette mise en garde s'exprime sous la forme «A consommer jusqu'au… » sur les pots de yaourts, la charchuterie fraîche, les plats cuisinés frais, etc. «Respectez toujours cette date et évitez de consommer un produit périmé », prévient la Répression des fraudes. A noter que ces produits doivent être retirés de la vente dès lors que la date limite est atteinte.

Date limite d'utilisation optimale (DLUO). Une fois la date passée, exprimée par la formule «A consommer de préférence avant le… », les denrées alimentaires portant cette mention ne présentent pas de danger pour l'homme. Elles peuvent cependant perdre en saveur. C'est le cas notamment du café, des pâtisseries sèches et de certains aliments diététiques, etc.


source : http://www.lefigaro.fr

lundi 2 mars 2009

Le marketing communautaire au sercice des Coca régionaux

Les mouvements communautaires sont d'habiles recycleurs de techniques marketings depuis qu'ils ont compris qu'il était habile de copier ce qui marchait ailleurs. Des entreprises ont également bien évalué quels bénéfices pouvaient être tirés de la flatterie des pulsions identitaires.
Mecca cola a très réussi bien son concept marketing, une gestion des connaissances de la communauté musulmane, toute sa stratégie renvoie à un positionnement communautaire, une grille de lecture communautaire. Ne buvez plus idiot, buvez engagé !” proclame Mecca-Cola, dont les bouteilles sont apparues fin 2002. L’étiquette indique que 10% des bénéfices de la vente ira aux enfants palestiniens, et 10% supplémentaires à des œuvres humanitaires. Le créateur de la marque, Taoufik Mathlouthi, précise sur son site internet qu’il s’est inspiré du charity business pour mettre “l’économie au service de l’idéologie”. L’idée d’une consommation “politique”, avec pour toile de fond le boycott de marques américaines, rejoint ici la consommation communautaire éthique, en offrant un produit engagé de consommation de masse. Une première, paraît-il.
Fort du succès de Mecca-Cola (2), plusieurs concurrents se lancent et ciblent eux-aussi les consommateurs musulmans de France et d'ailleurs : Arab cola (www.arab-cola.com), le "cola du monde arabe" lancé par une entreprise localisée à Nice ; Muslim Up (www.muslim-up.com), basé à Paris ; Quibla Cola (www.qibla-cola.com), produit en Grande-Bretagne par Zahida Parveen, une «femme d’affaires» de Derby.
Observant l'engouement de certains consommateurs et des médias pour ces marques identitaires, l'entreprise Phare Ouest, au Roc-Saint-André dans le Morbihan, lance le Breizh Cola, suivi bientôt du Corsica Cola en Corse, le "Breizh Cola" en Bretagne, le "Fada Cola" à Marseille, ou encore les "Chtilà Cola" et "Ch’nord Cola" dans le Nord de la France... les auvergnats auront bientôt leur "Auvergnat Cola". Pas de raison en effet que l’Auvergne ne bénéficie pas aussi de sa version localisée de la fameuse boisson américaine. Sur fond de patriotisme régional.
Ce mois ci c’était la promotion du coca auvergnat au salon de l’agriculture. Plus qu'une boisson, un symbole, donc. Né dans l'esprit de Jean-Philippe Nicolaux, patron des établissements Julhes, entreprise sanfloraine spécialisée dans les tripoux, l'aligot, et autres plats de tradition.
La touche locale de la recette imaginée par Juhles ne contient cependant pas de tripoux mais de la gentiane comme l’indique Jean-Philippe Nicolaux : "Nous avons voulu une formule qui se rapproche le plus possible du goût du Coca tout en rajoutant un zest de gentiane, plante typiquement régionale."
L’emballage aussi s’est régionalisé. Si elle reste rouge et si le mot Cola est écrit dessus dans une police de caractère proche de la marque américaine, l’étiquette de la boisson a pris une connotation typiquement locale : volcan en éruption de bulles magmatiques, vaches salers et slogan décalé : "Fai tot petar miladiu !", qui signifie en patois local "ça va tout faire exploser !" Une petite pointe d’humour qu’affectionne tout particulièrement le PDG de la société : "ce soda est une manière de dire les Américains savent le faire, nous aussi ! Alors qu’ils ne savent pas faire nos recettes traditionnelles françaises".
Faire de l’ombre au géant d’Atlanta n’est bien entendu pas l’objectif, mais la boisson pourrait avoir son succès dans les points de vente locaux y compris dans les fastfoods comme l’indique Jean-Philippe Nicolaux : "Nous n’avons rien à envier au Coca-Cola américain. Nous sommes actuellement en pourparlers avec les restaurants Mc Donald d’Auvergne. L’Auvergnant Cola pourrait donc être servi dans ces fast-food prochainement."
Pour tester et séduire le marché, 20.000 bouteilles de l’Auvergnat Cola vont être produites dans les prochains jours et mises en rayon dans les grandes surfaces, les points touristiques et les cafés à la mi-février. La boisson sera ainsi en vente dans tous les magasins d’Auvergne à compter du 16 février 2009. Des bouteilles de 33 cl et d’un litre et demi seront proposées, au même prix que le Coca, soit respectivement 50 centimes et 1,25 euro. Juhles espère écouler rapidement 1 million de bouteilles par an. Les Bretons en produisent chaque année 5 millions et les Corses 3 millions. A qui le tour ?