jeudi 19 février 2009

Parapharma et grande distribution: l'avis d'un spécialiste

Suite aux commentaires laissés par David, administrateur de Philapharm, webzine médical axé sur l’information et la prévention, je lui ai demandé de répondre à quelques questions sur la parapharmacie.
Voici ses réponses, qui permettent de compléter ce post.

RetailCore: Pouvez-vous vous présenter, et présenter Philapharm?
Philapharm: David, étudiant en 3ème année de pharmacie, rédacteur de philapharm.fr webzine de vulgarisation médicale axé sur la prévention et le conseil. Je consacre une partie de mon temps à me documenter sur des problèmes de santé publique, alors il m’a semblé naturel de partager mes synthèses et mes sources à tous les internautes intéressés. En effet, il est difficile de trouver sur le web des informations médicales à la fois sûres et simples.


R: dans le cadre de la parapharmacie, parle-t-on de clients ou de patients? Est-ce que ce sont les mêmes produits qui sont vendus à des prix différents en pharma et en GMS?
P: Pour comprendre cette subtilité, il faut bien établir les différences entre pharmacies et parapharmacies.
Les pharmacies vendent les médicaments sur ordonnances (ou non) et remboursés (ou non) et les médicaments OTC ou d’automédication. En plus de cette fonction première, elles vendent des produits dermo-cosmétiques ainsi que des accessoires. Ces produits étaient autrefois réservés à l’officine mais les pressions des grands distributeurs ont eu raison de ce privilège et dans les années 80, ces produits cosmétiques ont pu être vendus dans des unités autonomes appelées parapharmacies.
Les parapharmacies sont donc simplement des espaces de ventes de produits cosmétiques. La présence d’un pharmacien n’y est pas obligatoire. En outre, certains fabricants cosmétiques refusent que leurs produits soient vendus dans des parapharmacies n’employant pas de pharmaciens (distribution sélective). Ces fabricants dont les produits sont incontournables obligent donc l’emploi de docteurs en pharmacie pour assurer au mieux la sécurité et la qualité de leurs produits à haute valeur ajoutée. A noter que le terme de pharmaciens est réservé aux docteurs en pharmacie employés dans les pharmacies car inscrits à l’ordre des pharmaciens.
Revenons-en à la différence client/patient. On voit bien que les clients de la parapharmacie et ceux de la pharmacie ont des objectifs différents : pour faire simple, les uns sont des clients à la recherche de produits de qualité non vendus en grandes surfaces et les autres sont des patients venant chercher leur traitement et ayant besoin de conseils adaptés. Dans les pharmacies, le patient peut aussi être un client puisqu’il peut acheter des produits cosmétiques en plus de son traitement.

R: d'un point de vue professionnel, quel conseil donneriez-vous aux clients/patients?
P: Le cœur de métier du pharmacien est toujours resté la délivrance des médicaments, la parapharmacie n’est pas sa priorité même s’il s’agit d’un poste important (mais pas primordial) de la pharmacie d’officine. Le seul conseil que je peux donner aux patients et aux clients : faire très attention à la vente par internet. Ne JAMAIS acheter de médicaments sur internet et se soucier de l’origine géographique et du sérieux des parapharmacies en ligne. Votre santé n’a pas de prix !


R: les pharmacies ont-elles connu une baisse de chiffre d'affaire avec l'arrivée du secteur parapharma en grande distrib?
P: Cela fait plus de vingt ans que la parapharmacie peut être vendue en grande surface dans des rayons adaptés. Ainsi Leclerc, leader du mouvement, a commencé à vendre de tels produits dès 1988 et ne possède à l’heure actuelle « que » 105 espaces dédiés. Ses concurrents en possèdent beaucoup moins…On ne peut pas dire qu’ils puissent faire le poids face aux 23865 pharmacies. D’autant que les espaces dédiés à la parapharmacie ne se trouvent que dans les hypermarchés des très grandes villes, et les pharmacies de telles villes proposent déjà des prix plutôt bas à une clientèle relativement fidèle. Mais le problème actuel est celui du risque de perte du monopole sur les produits d’automédication que le président des centres Leclerc appelle de ses vœux (polémique de 2008).

L'association Philapharm/RetailCore se poursuit la semaine prochaine...et n'oubliez pas, si la pharmacie vous intéresse, d'aller voir par ici!

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